Croyez-le ou non, un régime végétalien, végane et végétarien, c’est exactement la même chose. Eh oui, ce sont trois appellations qui désignent à l’origine le même mode alimentaire, mais avec le temps, les définitions ont changé et ces régimes désignent aujourd’hui des pratiques bien différentes. Explorons ces différents types d’alimentation afin d’y voir un peu plus clair.

Nous ne prônons ici aucun régime en particulier, tous ont leurs avantages et leurs inconvénients, et, le débat est trop profond pour n’en consacrer qu’un article. Nous survolerons donc ces trois régimes alimentaires pour que vous puissiez en apprendre davantage sur la diététique et l’alimentation végétale.

Note : dans cet article, quand nous parlons de “régime”, c’est pour désigner le mode d’alimentation (végétarien, omnivore…) et non le procédé diététique (régime amincissant, régime sportif…). De plus, nous emploierons parfois le terme “végétarismes” (au pluriel) pour désigner l’ensemble des pratiques alimentaires non conventionnelles qui sortent du cadre de l’omnivorisme pur, c’est-à-dire exactement ce dont nous allons parler aujourd’hui : le véganisme, le végétalisme et le végétarisme.

Une frontière plutôt floue

Le point commun entre le végétarisme, le végétalisme et le véganisme ? Pas de viande. Pour le reste, il existe de nombreuses subtilités que nous allons aborder aujourd’hui (d’autant plus que chacun à sa propre définition ou avis sur le sujet).

La première subtilité, c’est justement que ces termes-là n’ont en fait aucune différence. Hein, quoi ? Vous êtes perdu, c’est normal. On va clarifier tout ça dans quelques instants. 

En effet, sur le plan sémantique ce sont des synonymes. Ce n’est que dans le langage courant que ces pratiques ont pris des chemins différents.

Pour comprendre, il nous faut développer un peu la notion de végétarisme. 

Le mot « végétarisme » provient de l’anglais vegetarianism qui est la contraction de vegetables (légumes) et agrarian (relatif au champ), ce qui peut se traduire grossièrement comme « mode d’alimentation lié à la culture des légumes ». Rien de bien méchant. Seulement, à l’époque – avant la création de la Vegetarian Society in Ramsgate en 1847 – la pratique du végétarisme était appelé anti-carnivorisme. Un brin simpliste. Heureusement, 150 ans plus tard, de majeures avancées scientifiques et sociétales ont pu avoir lieu. 

Ensuite, il faut savoir qu’il existe non pas une, mais plusieurs formes de végétarisme : du végétarisme large qui inclut les produits laitiers, le poisson et les œufs, jusqu’au végétarisme strict qui les exclus totalement, en passant par tout le spectre des déclinaisons possibles.

Donc ici, le végétarisme strict (donc uniquement des végétaux, sans lait, ni oeufs, ni poisson), ce n’est rien d’autre que… du végétalisme. 

Aujourd’hui, on utilise le mot “végétarien” (seul) pour désigner en fait un “ovo-lacto-pesco-végétarisme” ou végétarisme large. Un raccourci de langage en quelque sorte, mais qui brouille un peu les pistes au premier abord.

Bon ok, végétarien (strict) = végétalien. Mais végane alors, c’est bien différent, non ?

Eh bien non ! Végane, c’est à la base la traduction de vegan (anglais) qui signifie “végétalien” en français. Vous voyez le truc ? Donc végétarien (strict) c’est pareil que végétalien, et végétalien c’est pareil que végane (car ça vient de vegan). Donc les trois termes désignent la même chose.

Donc, si on résume, en gros sur le plan alimentaire : végane = végétalien = végétarien. Maintenant, si on regarde de plus près, on peut simplifier et séparer un peu ces “végétarismes”, car oui, l’humain aime bien mettre les choses dans des cases (voir notre tableau ci-dessous).

En effet, là où ça diffère, c’est que végane (issu de la traduction maladroite de vegan), c’est aussi un mode de vie qui va plus loin que le simple végétalisme alimentaire. Si bien que l’on distingue aujourd’hui les VEGANS (mode de vie) des VÉGÉTALIENS (régime alimentaire). On peut dire que « les personnes véganes suivent un régime végétalien », par exemple. Souvent, l’un est utilisé pour l’autre et le terme vegan est souvent utilisé à tort. 

Ensuite, on va distinguer les différentes déclinaisons du VÉGÉTARISME en partant du principe que le terme “végétarien” seul désignera par définition l’ovo-lacto-pesco-végétarisme, c’est-à-dire le fait de consommer des oeufs, du lait, du poisson et des végétaux. 

Autant de régimes que de mangeurs

Finalement, il existe autant de régimes différents que de mangeurs, et les différentes solutions que l’on vient d’énumérer ne sont qu’une tentative de normaliser et condenser l’alimentation de toute une espèce… Pas si simple.

Quand on passe de la théorie à la pratique, on change de perspective, ce qui nous permet d’y voir parfois un peu plus clair. Pas la peine de connaître les significations “d’origine”, mais sachez que les frontières sont minces. Et n’oubliez pas que rien n’est figé, et qu’en diététique, il est facile de faire dire ce qu’on veut à un mot, selon le contexte dans lequel on l’utilise. Pensez à la distinction entre “fruit” et “légume“ par exemple, ou à la famille des féculents, qui fait toujours débat chez les spécialistes).

Bon, si ça n’est toujours pas très clair pour vous, voici un beau tableau récapitulatif.

Zoom sur les principaux régimes

Afin d’appréhender un peu mieux ces différents régimes, nous allons voir plus en détails ce qui les constitue. 

Le végétarisme

Le végétarisme consiste à se nourrir principalement d’aliments végétaux mais aussi de produits issus de l’élevage (oeufs, produits laitiers) ou de la pêche (poisson, coquillage et crustacé), de manière permanente ou intermittente. Le végétarisme dit “permanent” exclu la viande des oiseaux, des batraciens et des mammifères. Dans le cas de l’intermittence, on parle alors de flexitarisme, qui est une sorte de végétarisme “flexible” incluant parfois de petites quantités de viande et/ou de poisson.

Exemples de plats végétariens (mais non végétaliens) : les pâtes à la carbonara, les omelettes, les pâtisseries au beurre et aux oeufs, la brandade de morue, la tielle sétoise, les tortillas, le tzatzíki, la pâte à tartiner…

Le végétalisme

Le végétalisme consiste à se nourrir exclusivement d’aliments du règne végétal (céréales, légumineuses, fruits, légumes, noix et graines) et du règne des fungus (algues et champignons). Les produits d’élevage et la chair animale sont exclus (pas de lait, pas d’escargots, pas de fromage, pas d’œufs, pas de beurre). C’est la forme la plus épurée du végétarisme. Les insectes et mollusques sont plus ou moins inclus selon les cultures.

Exemple de plats végétaliens : le dahl, le couscous, le chili, les légumes cuits, les crudités, le tofu, le tempeh, le seitan, les falafels, le guacamole, le houmous, les ramens aux légumes, les rouleaux de printemps, les makis sans poissons, la soupe de lentilles, la purée de pois cassé…

Le véganisme

Le véganisme va au-delà de l’alimentation, c’est plus un mode de vie qu’un simple régime. En effet, les personnes véganes luttent pour le bien-être animal et refusent aussi les produits non-alimentaires qui utilisent ou exploitent (de près ou de loin) des animaux ou insectes, comme les vêtements en cuir, les cosmétiques testés sur les animaux, la laine, etc. 

C’est un sujet de société passionnant à explorer qui mérite qu’on s’y arrête un instant, et surtout qu’on sorte de cette sacro-sainte guerre de comptoir qui consiste à opposer les végans et les soi-disant carnivores. L’alimentation humaine est plus subtile que cela.

L’éthique alimentaire, ce n’est pas juste un avis personnel ou une opinion, c’est un sujet complexe, beaucoup plus ramifié qu’on ne voudrait le croire. Pour plus de renseignements, vous pouvez notamment vous tourner vers des ressources pédagogiques sur le véganisme ou bien tester des restaurants spécialisés.

Mais l’Homme est omnivore, non ?

L’être humain est génétiquement fait pour manger de la chair animale en grande majorité, mais il est aussi capable de manger beaucoup de végétaux. Plus qu’omnivore, crudivore, carnivore ou flexitarien, notre espèce est avant tout « adaptivore ». Elle sait modifier facilement son alimentation en fonction de son milieu et de sa « génétique » sans craindre pour ses besoins nutritionnels. Il suffit pour cela de regarder l’étendue du spectre alimentaire qu’il existe sur Terre : entre les repas d’un inuit, d’un chilien, d’un aborigène, d’un français, d’un népalais ou d’un vietnamien, il y a un grand écart, et pourtant chacun ne manque de rien. L’Homme n’est pas omnivore, c’est l’omnivorisme qui « a fait » l’Homme. Pour le moment. 

Car « manger » n’est pas un choix. C’est « la nourriture qui nous choisit ». Notre mode alimentaire ne fait que fluctuer au cours du temps, façonnant l’humain d’hier et d’aujourd’hui, en « choisissant » d’un point de vue évolutif, celles et ceux qui seront le plus à même de survivre avec les ressources qu’ils ont à leur disposition. Ceux-là transmettront alors à leur descendance, leur aptitude physiologique à consommer cette nourriture, et les coutumes qui vont avec. 

Est-vraiment sain de manger « végé » ?

Un régime 100% veggie (végétarien ou « végé » pour les intimes) bien conduit est tout à fait équilibré, même pour les enfants, les femmes enceintes, les sportifs ou même les personnes âgées. De nombreuses ethnies végétariennes sont d’ailleurs en aussi bonne santé que nous – si ce n’est meilleure. Aucune inquiétude à avoir du moment où l’on mange varié (sans autre restriction). Faites donc la part belle aux légumineuses et autres protéines végétales dans votre quotidien.

Contrairement aux idées reçues, un régime 100% végane (végétalien pur) bien conduit est aussi tout à fait équilibré ! La difficulté étant de pouvoir (et savoir) équilibrer de manière quotidienne et constante tous ses plats. Ce n’est pas l’alimentation en soit qui est compliquée mais la capacité à couvrir constamment les besoins nutritionnels avec des restrictions en termes de famille alimentaire. C’est un monde beaucoup plus riche et savoureux qu’on ne le pense car avec moins d’ingrédients disponibles, il faut être curieux et créatif en cuisine

Les peuples véganes sont beaucoup plus rares, car la variabilité de la disponibilité des aliments (saisons, climat, aléas climatiques…) ne leur permet pas de s’offrir le luxe de choisir ce qu’ils mangent. En d’autres termes, dans les pays économiquement pauvres ou en voie de développement, le végétalisme et le végétarisme sont plus souvent subit que choisi. Dans les pays économiquement riches, c’est généralement l’inverse. 

Pour apprendre à “manger végétal” sans risque de carences, on vous renvoie vers des sites spécialisés (ici, ici ou encore ). Et, pour en plus d’efficacité, on vous conseille de consulter un diététicien spécialisé dans les changements de régimes alimentaires ou de faire confiance à nos chefs, sensibilisés à la cuisine végétale.

Ce qu’il faut retenir. 

  • La définition des “végétarismes” n’est pas figée. En effet, l’étendue des différents régimes évolue dans le temps et diffère selon le lieu où l’on vit. Par exemple, les oeufs ou le fromage ne sont pas des produits animaux selon certaines cultures, et pour d’autres le gibier est un « fruit de la nature », tandis que les monocultures de céréales sont une forme « d’exploitation végétale » (je vous ai dit que c’était un sujet complexe 🙃 !). 
  • Il n’existe pas un mode alimentaire spécifique à l’espèce humaine. En effet, notre évolution n’est pas figée car nous sommes « en plein dedans » (même si cela est imperceptible à l’échelle d’une vie humaine). Il n’est pas plus insensé pour un Homme moderne de penser que dans 30 000 ans nous ne mangerons que des lentilles ou des coquillages, que pour un Homme de Neandertal de penser que 30 000 ans plus tard, l’aliment le plus consommé au monde serait la pomme de terre (qui n’existait pas dans son régime alimentaire puisque cet aliment est apparu en seulement -10000 avant J.-C.). Carnivores hier, omnivores aujourd’hui et peut-être insectivores demain, qui sait ? 

En somme, il n’existe pas de bon ou de mauvais régime alimentaire, tout dépend de votre culture, de votre génétique, de votre lieu de vie (au sens géographique) et de l’époque qui vous accompagne.

  • Il n’y a pas de différence sémantique. Vegan (US/UK), végétalien et végétarien (strict), à la base, ce sont des synonymes. 
  • Mais il y a des différences pratiques. De nos jours, ces termes désignent des modes alimentaires ou mode de vie différents :

🐄 Régime végane 🐓 = pas d’exploitation animale.

🥦 Régime végétalien 🥕 = végétarien strict = que des végétaux. 

🥚 Régime végétarien 🐟 = sans viande (mais peut parfois exclure ou inclure le poisson et/ou les oeufs et/ou les produits laitiers).

🥗 Régime flexitarien 🍗 = végétarisme élargi qui inclut un peu de viande de temps en temps.

Et le végé à la Brigade, alors ?

Dans toutes nos box, on inclut quelques plats végétariens qui sont tout aussi diététiques que nos plats de viande ou de poisson. À la Brigade de Véro nos plats sont très variés, mais notre souhait est de tendre vers le flexitarisme : un peu de tout, en quantité adéquate, et sans aucun excès, d’un côté comme de l’autre. C’est-à-dire, de la viande et du poisson de très haute qualité (productive, gustative et nutritionnelle) dans des portions parfaitement adaptées. La qualité plutôt que la quantité, on y revient toujours. C’est bon pour le corps et pour la planète.

Laissez-vous tenter par une petite semaine végétale de temps en temps (pauvre en graisses et riche en fibres) en commandant votre box 100% veggie. Après un gros week-end de fêtes, pour accélérer un peu votre perte de poids ou pour découvrir de nouvelles saveurs originales, les plats 100% veggie c’est l’idéal ! 🥬

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Et vous, quel est votre mode alimentaire principal ? Avez-vous modifié votre alimentation ces dernières années ? Que pensez-vous du flexitarisme ? Si vous avez des remarques ou des questions sur le sujet, posez-les-nous en commentaires, nous serons ravis de vous répondre !

Sources :

COMMENTAIRE (1)

1 Comment

  1. D’après Le Robert :
    Végétarien = Régime végétarien, d’où sont exclus la viande, le poisson.
    Le tableau illustre bien tous les cas possibles.

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