Commencée au sortir de la deuxième guerre mondiale pour culminer dans les années 80, la transformation des vrais aliments en faux aliments a profondément modifié notre alimentation quotidienne.

D’abord, qu’appelle-t-on aliment ultra-transformé ?

Il s’agit de transformer chimiquement des aliments bruts (pois, soja, produits laitiers, céréales, viande, sucre, etc..) par différents procédés physico-chimiques pour isoler certains ingrédients : sirop de glucose-fructose, protéines de lait, huiles hydrogénées par exemple.
Il est important de savoir que ces procédés détruisent les vitamines, les fibres et de nombreux micro-nutriments contenus dans les produits naturels. 
On ré-assemble ensuite divers sous produits artificiels pour en faire des barres chocolatées, des céréales pour le petit déjeuner, des sodas ou des pains de mie. 
Une des caractéristiques de ces produits, outre leur faible valeur nutritionnelle, est l’adjonction systématique d’additifs (colorants, exhausteurs de goût, conservateurs, agents de texture, arômes artificiels, entre autres).

La part des aliments ultra transformés dans l’alimentation mondiale

La part des aliments ultra transformés dans notre alimentation quotidienne en France est, en calories, de 40%. Elle est élevée dans les pays développés et plus faible dans les pays émergents.
Les pays d’Asie et Pacifique ont des parts de marché autour de 30%, mais avec un taux de croissance compris entre 70 et 100% / an.
On estime que l’augmentation depuis les années cinquante des taux d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires dans toutes les régions du monde sont directement liés à la part des produits transformés dans l’alimentation.

Conséquences écologiques des aliments ultra transformés

L’invasion mondiale par les aliments ultra transformés est motivée par la recherche de profit et non pas par des critères de santé.
La recherche de profit implique la réduction maximum des coûts et donc favorise l’élevage intensif, la monoculture et les pesticides qui sont les causes principales de la pollution des sols, de la déforestation et de la détérioration des ressources en eau.
De plus, pour vendre au plus grand nombre, il faut une politique marketing agressive qui implique la recherche de clients nouveaux et captifs par de la publicité ciblant les plus jeunes.
Les emballages plastiques sont omniprésents pour des raisons de conservation et d’affichage des marques. On les retrouve ensuite sous forme de micro-plastiques dans les océans.
Il est à noter que les processus de craquage (isolation industrielle des éléments constitutifs des produits bruts) sont très coûteux en énergie.

Les effets indirects : faut-il s’inquiéter ?

D’autres effets indirects ne sont pas moins inquiétants : en raison de leur faible coût, les aliments ultra transformés se substituent de plus en plus à la nourriture locale dans les pays émergents, remplaçant par exemple la street-food traditionnelle par des chips ou des snacks sucrés ce qui met les petits agriculteurs locaux en difficulté et favorise leur exode vers les villes.
La politique agricole des subventions à travers le monde favorise aussi les grosses exploitations de monoculture tournée vers les aliments ultra transformés pour leurs débouchés au détriment des petites exploitations.
Un faible coût et une politique publicitaire agressive et mondialisée implique que les gens pauvres et peu éduqués sont les victimes désignées des aliments ultra transformés et du cortège de maladies qu’elles impliquent.
En termes culturels, ce qui n’est pas sans importance, on constate aussi la perte progressive d’intérêt, notamment des plus jeunes, pour les recettes culinaires traditionnelles au profit des nourritures standardisées.

Effets des aliments ultra-transformés sur notre santé

Les relations entre notre alimentation et notre flore intestinale sont trop complexes pour en parler ici d’une façon exhaustive. Pour résumer, les fibres que nous ingérons (cellulose, hémicellulose et pectines) ne peuvent pas être digérées par notre organisme seul. C’est notre flore intestinale qui s’en charge.
Plus nous varions les différentes sources de fibres, plus notre flore intestinale est importante et diversifiée.
Comme exemple, on peut citer le cas des grands singes dont l’alimentation est presque exclusivement composée de végétaux. Leur flore intestinale est deux fois plus complexe que celle d’un sud américain et quatre fois plus complexe qu’un nord américain. C’est une conséquence directe de l’alimentation riche en aliments ultra transformés.
La production de nutriments et de vitamines essentiels à notre santé par la flore intestinale est déterminée par la qualité de cette flore, on comprend donc que l’affaiblissement de celle-ci a un impact négatif sur notre nutrition. 

Que faire ?

Il est donc important d’inclure un maximum de fibres diverses dans notre alimentation. Légumes et fruits frais les plus variés possibles, légumineuses, céréales complètes sont indispensables à une flore intestinale de qualité. Les aliments ultra-transformés ne sont pas interdits, si vous y trouvez un intérêt gustatif, mais il faut réduire autant que possible leur part dans votre régime quotidien pour conserver une flore bactérienne convenable, produire des nutriments indispensables à votre santé et surtout éviter d’ingurgiter des quantités importantes d’additifs potentiellement dangereux.
Vous participerez aussi à soutenir les petits agriculteurs, à diminuer votre impact écologique en ne favorisant pas les grandes multinationales dont le profil est la seule motivation.

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